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Il blog dell’Istituto Svizzero permette ai Fellow e ai Senior Fellow di entrare in contatto con il pubblico durante il loro soggiorno a Roma, Milano o Palermo, offrendo una prospettiva unica sul progresso della loro pratica e ricerca. Attraverso una serie di articoli pubblicati regolarmente, si ha l’opportunitĂ  di seguire da vicino la ricerca e le riflessioni dei residenti. Per leggere i blog post delle precedenti edizioni cliccare qui.

20.03.2023
Lisa Virgillito

Un lundi au cinéma. Entre sacré et profane, pop corn et politique
Lisa Virgillito

Lisa Virgillito est titulaire d’un Master en Architecture de l’École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Lausanne – EPFL et ses recherches universitaires portent sur la prĂ©servation du patrimoine architectural et culturel des lieux dits « informels » et sur l’intersection de ces activitĂ©s culturelles avec l’environnement domestique. Une partie de la thĂšse sera rĂ©alisĂ©e Ă  Madrid et se concentrera sur l’étude des « corralas », une typologie de logements sociaux du XXIe siĂšcle qui ont Ă©galement des reprĂ©sentations thĂ©Ăątrales dans leurs cours. À Palerme, elle s’est penchĂ©e sur l’étude d’un exemple sicilien, les arĂšnes, anciens cinĂ©mas populaires en plein air. Les fragments de ces cinĂ©mas encore prĂ©sents dans la ville on Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s et documentĂ©s par des photographies et des dessins d’architecture.

Cinema-Teatro Arena Trianon, représentation, 1950.
Source: Alfano, Fabio. Giovanni Pernice: l’Arena Trianon e le altre opere. Palermo: Kalós edizioni, 2019.

Cinema-Teatro Arena Trianon, représentation, 1950.
Source: Alfano, Fabio. Giovanni Pernice: l’Arena Trianon e le altre opere. Palermo: Kalós edizioni, 2019.

Lundi 26 septembre 2022. Une journĂ©e spĂ©ciale car avec l’arrivĂ©e de l’automne et de tempĂ©ratures plus raisonnables, les salles de cinĂ©ma de Palerme rouvrent leurs portes pour une nouvelle saison. Une journĂ©e spĂ©ciale Ă©galement car hier le peuple italien a votĂ© et les rĂ©sultats, qui paraissaient impensables depuis 1945, sont, pour utiliser un euphĂ©misme, des plus inquiĂ©tants.

Avec Maya Hottarek, l’artiste avec qui je partage cette rĂ©sidence au Palazzo Butera, nous nous rendons au Cinema Rouge et Noir, qui se trouve prĂšs du Teatro Massimo, en plein coeur de Palerme. Tous les lundis soir a lieu le cinĂ©-club, l’endroit est bondĂ©, tout le monde se connaĂźt et se salue, un seau de pop corn dans une main, un Campari Soda dans l’autre.

AprĂšs les mondanitĂ©s palermitaines d’usage, place au 7Ăšme art, qui est, aprĂšs tout, la raison de mon sĂ©jour ici. Gian Mauro Costa, le directeur du Rouge et Noir, prĂ©sente d’abord le film du jour, M le Maudit de Fritz Lang. Puis, la mine grave, il Ă©voque ce qui est dĂ©jĂ  sur toutes les lĂšvres depuis la veille. Il est inquiet, comme tout le monde dans la salle. JournĂ©e spĂ©ciale ai-je dit plus haut, journĂ©e tristement historique, rectifie-t-il.

A Palerme, le sacré est partout. Le profane aussi.

Sur les autels, Marie est entourée par des canettes de biÚres vides, fidÚles gardes du corps.
Sur les places, les confettis rose Madre di Dolore prega per noi se cachent entre les pavés sur lesquels roulent les enfants en scooters.
Et sur la scĂšne du cinĂ©ma, le directeur a des allures de prĂȘtre et nous Ă©coutons son sermon avec attention.

C’est pour et par la culture que nous devons nous battre, affirme-t-il.

Annonce de la rĂ©ouverture de l’Arena Trianon.
Source: L’Ora 13 juin 1951, p. 3., Instituto Gramsci, Palerme.

Annonce de la rĂ©ouverture de l’Arena Trianon.
Source: L’Ora 13 juin 1951, p. 3., Instituto Gramsci, Palerme.

La culture, c’est peut-ĂȘtre le sacrĂ© et le profane Ă  la fois ? Le cinĂ©ma l’est en tout cas, c’est ce que me racontait Mario Bellone, figure emblĂ©matique de la culture palermitaine et ancien directeur du cinĂ©ma en plein air de la Villa Philippina, autour d’un macchiato au CafĂ© Luca. Il affirme que le seul endroit oĂč les gens se rendaient avec autant d’assiduitĂ©, et plus d’enthousiasme, qu’à l’église, c’était les arene. Si les Ă©glises sont classĂ©es au patrimoine et protĂ©gĂ©es, ce n’est pas le cas de ces temples ephĂ©mĂšres du film.

Arene est le nom donnĂ© Ă  ces cinĂ©mas de quartier en plein air qui se sont dĂ©veloppĂ©s principalement durant les annĂ©es cinquante Ă  septante, suite aux bombardements qui avaient constellĂ© la ville de vide, de terrains vagues, que le cinĂ©ma, en plein essor Ă  cette Ă©poque, s’est empressĂ© de venir combler. Ces arene naissaient dans les cours Ă  l’arriĂšre de cinĂ©mas existants, sur des petites places, ou mĂȘme entre deux maisons; elles fleurissaient partout oĂč un soupçon d’espace libre le leur permettait. Leur organisation Ă©tait simple et gĂ©nĂ©ralement ces espaces se crĂ©aient souvent sur l’initiative des habitants du quartier, qui parfois allaient mĂȘme jusqu’à apporter les chaises en plastique de leur cuisine.

Au cours de cette rĂ©sidence, l’objectif est de mettre par Ă©crit l’ histoire principalement orale de ces arene, de chercher des indices de leur existence dans les archives des journaux palermitains L’Ora et Il Giornale di Sicilia, de rĂ©colter tĂ©moignages et anecdotes et Ă©ventuellement de tenter de faire revivre ces lieux pour des Ă©venements contemporains.

Programme des projections dans les arene de Palerme, été 1951.
Source: L’Ora 17 juin 1951, p. 3, Istituto Gramschi, Palerme.

Programme des projections dans les arene de Palerme, été 1951.
Source: L’Ora 17 juin 1951, p. 3, Istituto Gramschi, Palerme.

Avec Nuova Orfeo, collectif d’artistes que j’ai rencontrĂ© au cours de ma rĂ©sidence et qui a dĂ©jĂ  organisĂ©, en 2021, une projection dans l’ancienne Arena Sirenetta Ă  Mondello, nous nous sommes pris au jeu d’imaginer un Ă©venement similaire dans l’emblĂ©matique Cinema-Teatro Arena Trianon.

Cette arena se trouve via Alessandro Scarlatti 14, Ă  quelque pas du Cinema Rouge et Noir et fut rĂ©alisĂ©e en 1944-45 par l’architecte Giovanni Pernice et Paolo Caruso sur demande d’un riche commerçant de Catagne, Giovanni Papale, passionĂ© de thĂ©Ăątre et de cinĂ©ma. La commune de Palerme lui avait cĂ©dĂ© un terrain prĂšs du magasin d’élĂ©ctromĂ©nager qu’il possĂ©dait dĂ©jĂ  sur une rue adjacente. Ce genre de projet Ă©tait particuliĂšrement rentable aprĂšs la guerre, et l’arene fut construite avec des matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s des bombardements dans une architecture typiquement fasciste, comme le reste du quartier dans lequel elle se situe. Elle devint rapidement un haut lieu de culture de la ville et accueillit sur ses planches de grands noms tels que Alberto Sordi ou Mata Hari, puis son activitĂ© se rĂ©duisit aux projections cinĂ©matographiques et finalement, avec l’arrivĂ©e de la tĂ©lĂ©vision dans les foyers, sa fonction devint presque dĂ©suĂšte.

Elle fut vendue aux enchÚres dans les années quatre-vingt et est depuis lors, utilisée comme parking.

AprĂšs trois mois de recherches thĂ©oriques Ă  Palerme, je pense encore Ă  la conclusion du discours de Gian Mauro Costa. Devant l’écran, il nous regardait tous assis, disciples de la culture, marĂ©e de petites tĂȘtes aurĂ©olĂ©es par la lumiĂšre encore allumĂ©e de la salle de cinĂ©ma et il nous assĂ©na un dernier conseil, ou mĂȘme un ordre, que j’ai dĂ©cidĂ© de prendre au pied de la lettre.

Non stare zitti, vi prego.
Fate casino!

Cinema-Teatro Arena Trianon, Via Alessandro Scarlatti, aujourd’hui.
Source: Photographie par Giovanni Lizzio.

Cinema-Teatro Arena Trianon, Via Alessandro Scarlatti, aujourd’hui.
Source: Photographie par Giovanni Lizzio.

06.03.2023
Giorgio Azzariti

De forteresse de l’idĂ©ologie fasciste au berceau de la dolce vita
Giorgio Azzariti

Giorgio Azzariti Giorgio Azzariti est architecte, candidat au doctorat Ă  l’École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich (ETHZ). Il a Ă©tudiĂ© Ă  l’École nationale supĂ©rieure d’architecture de Paris-Belleville et Ă  l’UniversitĂ  Roma Tre, oĂč il a obtenu son Master en architecture en 2017. Il a travaillĂ© pour des cabinets d’architecture et des institutions internationales, notamment Herzog & de Meuron Ă  BĂąle et le Museum of Modern Art Ă  New York. À Rome, il poursuivra sa thĂšse de doctorat, en Ă©tudiant de maniĂšre thĂ©matique, Ă  travers l’Ɠuvre de l’architecte Giuseppe Vaccaro (1896-1970), la modernisation de l’architecture italienne Ă  travers les mutations politiques radicales qui ont balayĂ© le siĂšcle dernier. est architecte, candidat au doctorat Ă  l’École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich (ETHZ). Il a Ă©tudiĂ© Ă  l’École nationale supĂ©rieure d’architecture de Paris-Belleville et Ă  l’UniversitĂ  Roma Tre, oĂč il a obtenu son Master en architecture en 2017. Il a travaillĂ© pour des cabinets d’architecture et des institutions internationales, notamment Herzog & de Meuron Ă  BĂąle et le Museum of Modern Art Ă  New York. À Rome, il poursuivra sa thĂšse de doctorat, en Ă©tudiant de maniĂšre thĂ©matique, Ă  travers l’Ɠuvre de l’architecte Giuseppe Vaccaro (1896-1970), la modernisation de l’architecture italienne Ă  travers les mutations politiques radicales qui ont balayĂ© le siĂšcle dernier.

AprĂšs l’annexion de Rome par le Royaume d’Italie en 1870, l’essor de la bureaucratie savoyarde et la fiĂšvre de construction qui l’accompagne redessinent peu Ă  peu les contours de l’ancienne citĂ© papale. IndiffĂ©rente Ă  la beautĂ© de la citĂ© Ă©ternelle, la nouvelle classe dirigeante retire les privilĂšges de l’ancien patriciat, mue par l’ambition de construire la Rome moderne. Le quartier de Ludovisi, qui s’étend entre Villa Borghese – un des grands parcs de la ville – et Piazza Barberini, est au cƓur de ces changements. AprĂšs la mise en vente, en 1886, par la famille Ludovisi du parc luxuriant qu’il abritait, le quartier est entiĂšrement urbanisĂ© et devient rapidement l’un des grands centres de la vie romaine.

En 1925, la Confederazione Nazionale Sindacati Fascisti y fait l’acquisition de certains de ses plus beaux sites. Le but est de donner Ă  la construction de l’Etat fasciste (qui, par la Carta del Lavoro ou Charte du travail, de 1926, fait du nouveau droit corporatif le moteur de son action) une empreinte architecturale, en Ă©rigeant dans ce quartier son principal siĂšge ministĂ©riel. La mise au concours du projet en 1926 dĂ©signe deux laurĂ©ats ex-aequo, Marcello Piacentini et Giuseppe Vaccaro: le premier, dieu vivant de l’architecture en Italie; le second, son dauphin et star montante. Marcello Piacentini, qui avait dĂ©jĂ  dessinĂ© le plan gĂ©nĂ©ral du quartier, prend en charge le dĂ©but de la mise en Ɠuvre. Mais alors que sont dressĂ©es les fondations, le chantier est brusquement interrompu en 1928: la Confederazione Nazionale est dissoute, et avec l’intensification de la crise financiĂšre mondiale, le budget prĂ©vu devient impossible Ă  tenir.

Maquette du projet; qui ne correspond toutefois pas Ă  la version finale, oĂč les Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs sont moins nombreux et la forme du bĂątiment simplifiĂ©e.
© Archivio Vaccaro, Roma.

Maquette du projet; qui ne correspond toutefois pas Ă  la version finale, oĂč les Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs sont moins nombreux et la forme du bĂątiment simplifiĂ©e.
© Archivio Vaccaro, Roma.

Vaccaro et Piacentini doivent donc adapter le projet aux nouvelles exigences d’austĂ©ritĂ©: des 40 millions prĂ©vus, le budget tombe Ă  29 millions; le bĂątiment se transforme en une masse compacte; aux ouvertures moins nombreuses, construite avec des matĂ©riaux locaux et moins chers. Les motifs dĂ©coratifs sont sensiblement rĂ©duits, et le nombre de salles de rĂ©ception revu Ă  la baisse. Vaccaro prend les rĂȘnes de l’édification de la nouvelle version, qui avance rapidement.

Le bĂątiment construit, avec l’entrĂ©e principale au bout de Via Molise et la façade principale, qui suit la courbe marquĂ©e par Via Veneto.
© Archivio Vaccaro, Roma.

Le bĂątiment construit, avec l’entrĂ©e principale au bout de Via Molise et la façade principale, qui suit la courbe marquĂ©e par Via Veneto.
© Archivio Vaccaro, Roma.

Quand le 30 novembre 1932, le siĂšge du ministĂšre des Corporations est enfin inaugurĂ©, l’Istituto Luce immortalise l’évĂ©nement. La camĂ©ra filme l’ensemble d’entrĂ©e grandiose, bordĂ© d’énormes platanes puis, quelques instants plus tard, l’arrivĂ©e d’une Lancia noire, qui s’arrĂȘte devant les marches. Mussolini et le secrĂ©taire du parti national fasciste italien Achille Starace sortent rapidement du vĂ©hicule et pĂ©nĂštrent dans le bĂątiment, avec au fond l’escalier d’honneur et le triple vitrail de Sironi qui illustre la Carta del lavoro. Dans la salle de confĂ©rence, Mussolini annonce le nouveau statut de l’Etat corporatif fasciste; derriĂšre lui, les veines des dalles en travertin crĂ©ent des motifs gĂ©omĂ©triques abstraits, surmontĂ©s de trois faisceaux de licteur en bronze de plus de quatre mĂštres de haut. DĂšs le discours terminĂ©, la voiture repart sur une Via Veneto dĂ©serte; on entrevoit l’imposante façade du palazzo, qui suit l’arrondi de la route. La foule se disperse, la lumiĂšre baisse, le bĂątiment disparaĂźt.

Giornale Luce B0175, 1932. L’inauguration du nouveau ministùre des Corporations, le 30 novembre 1932.
© Istituto Luce, Roma.

Giornale Luce B0175, 1932. L’inauguration du nouveau ministùre des Corporations, le 30 novembre 1932.
© Istituto Luce, Roma.

Quelques annĂ©es plus tard, aprĂšs l’armistice signĂ© le 8 septembre 1943, Rome est unilatĂ©ralement dĂ©clarĂ©e ville ouverte, et les troupes allemandes occupent la citĂ©. Le quartier de Via Veneto devient le centre de contrĂŽle des actions nazi-fascistes, et le Palazzo delle Corporazioni leur siĂšge dĂ©signĂ©. Le 23 mars, les cĂ©lĂ©brations du 25e anniversaire de la fondation du parti fasciste se tiennent Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment. Quelques heures plus tard, l’unitĂ© partisane des Gruppi di Azione Patriottica (Groupes d’action patriotique), dans une action visant Ă  sortir de sa torpeur une population en attente de l’arrivĂ©e des alliĂ©s, fait exploser une bombe Ă  deux pas de l’ancien siĂšge du ministĂšre, tuant 33 soldats allemands. La rĂ©action nazie, soutenue par l’administration de la Repubblica Sociale Italiana, donnera lieu au massacre des Fosses ardĂ©atines, au cours duquel 335 prisonniers italiens, totalement Ă©trangers aux actions partisanes, sont tuĂ©s prĂšs de la Via Appia Antica. Quelques mois plus tard, les alliĂ©s entrent Ă  Rome; la ville est libĂ©rĂ©e et les forces amĂ©ricaines installent leur base logistique dans le palazzo construit par Vaccaro et Piacentini.

Les membres de la garnison rescapĂ©s de l’attentat surveillent les bĂątiments adjacents.
© Bundesarchiv, Bild 101I-312-0983-05 / Koch / CC-BY-SA 3.0.

Les membres de la garnison rescapĂ©s de l’attentat surveillent les bĂątiments adjacents.
© Bundesarchiv, Bild 101I-312-0983-05 / Koch / CC-BY-SA 3.0.

Un groupe militaire formĂ© de soldats allemands arrĂȘtent des civils au hasard devant le Palazzo Barberini.
© Bundesarchiv, Bild 101I-312-0983-05 / Koch / CC-BY-SA 3.0.

Un groupe militaire formĂ© de soldats allemands arrĂȘtent des civils au hasard devant le Palazzo Barberini.
© Bundesarchiv, Bild 101I-312-0983-05 / Koch / CC-BY-SA 3.0.

La fin de la Seconde Guerre mondiale entraĂźne une rĂ©organisation complĂšte de l’ordre Ă©tatique; les emblĂšmes sont retirĂ©s, les administrations remplacĂ©es. Le Palazzo delle Corporazioni n’échappe pas Ă  ces changements et devient le ministĂšre de l’Industrie. Afin de rompre avec le passĂ© ou cacher les liens entretenus avec le fascisme, l’intĂ©rieur est transformĂ©: les symboles qui ornaient le bĂątiment – des fasces qui apparaissaient sur la façade jusqu’aux tapisseries et aux fresques – sont retirĂ©s et les archives ministĂ©rielles disparaissent. AprĂšs la fin de la guerre et le dĂ©but du boom Ă©conomique, le quartier de Via Veneto devient le berceau de la dolce vita, telle que reflĂ©tĂ©e dans les films de Fellini: le lieu de prĂ©dilection des chanteurs, des journalistes et des acteurs. Rome reprend vie et Via Veneto est l’un de ses quartiers les plus animĂ©s, avec toujours, en toile de fond, le Palazzo delle Corporazioni.

SĂ©jour prĂšs de Villa Maraini
Le siĂšge de l’Istituto Svizzero est lui aussi situĂ© au cƓur de ce quartier, construit au dĂ©but du XXe siĂšcle sur les vestiges de l’ancienne Villa Ludovisi. DĂšs le portail franchi, on aperçoit l’ancien Palazzo delle Corporazioni – qui abrite aujourd’hui ministĂšre italien des Entreprises et du Made in Italy – en toile de fond de Via Cadore. Ces dix mois de rĂ©sidence Ă  la Villa Maraini auront une grande importance dans ma recherche de doctorat, qui – Ă  la lumiĂšre de l’itinĂ©raire professionnel de l’architecte Giuseppe Vaccaro (1896–1970) – retrace les bouleversements socio-politiques qui ont marquĂ© le XXe siĂšcle en Italie, sous l’angle de l’architecture. La consultation des archives publiques et privĂ©es – Ă  Rome, Ă  Bologne, Ă  Naples ou encore Ă  Milan – m’offrira un accĂšs direct Ă  des sources de premiĂšre main, essentielles pour ma thĂšse.

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