17.04.2023
Gaia Vincensini

Cher Temps
Gaia Vincensini

Gaia Vincensini vit et travaille entre GenĂšve et Paris. Elle a obtenu son diplĂŽme de licence de la HEAD-GenĂšve en 2016. Dans son travail, elle crĂ©e des rĂ©cits qui explorent les systĂšmes de valeurs qui structurent l’art et la sociĂ©tĂ©. En 2021, elle a remportĂ© les prix Manor et Kiefer Hablitzel I Göhner et en 2020, elle a effectuĂ© une rĂ©sidence de neuf mois Ă  la CitĂ© internationale des arts de Paris. Son travail a Ă©tĂ© exposĂ© au MAMCO et Ă  la Forde Ă  GenĂšve, au Swiss Institute Ă  New York, Ă  la Maison d’Art Bernard Anthonioz Ă  Nogent-sur-Marne et plus rĂ©cemment Ă  la Galleria Martina Simeti Ă  Milan et, pendant la FIAC, Ă  la galerie Gaudel de Stampa. À Rome, elle dĂ©veloppe une sĂ©rie d’Ɠuvres explorant les divinitĂ©s du monde contemporain et la maniĂšre dont les ĂȘtres humains s’y confrontent.

Cher Temps,

Les villas romaines sont comme des golems qui se dévorent entre eux avant de se cannibaliser. Construites les unes sur les autres, elles cherchent continuellement à se dépasser, alimentant ainsi un cycle sans fin auquel seule une destruction pure et simple peut mettre fin.

Le cannibalisme architectural dĂ©signe la pratique consistant Ă  rĂ©utiliser des bĂątiments ou parties de bĂątiments existants pour construire de nouvelles structures. TirĂ© du latin canis, « chien », le terme fait rĂ©fĂ©rence au fait de se nourrir de chiens pour assurer sa propre subsistance. Il est employĂ© dans des contextes trĂšs divers, mais est surtout associĂ© Ă  la pratique qui, en architecture, consiste Ă  recycler d’anciens bĂątiments ou segments de bĂątiments pour en construire d’autres.

UtilisĂ©e depuis la nuit des temps, cette mĂ©thode n’a rien de nouveau. Le ColisĂ©e de Rome, construit avec des matĂ©riaux repris d’autres structures, en constitue l’un des exemples les plus cĂ©lĂšbres. Plus rĂ©cemment, le terme a aussi Ă©tĂ© employĂ© pour dĂ©crire la destruction d’anciens Ă©difices et la rĂ©utilisation des matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s pour en Ă©lever d’autres. Alors que le coĂ»t des matĂ©riaux de construction augmente et que la quantitĂ© de bĂątiments anciens disponibles diminue, cette pratique devient aujourd’hui de plus en plus courante.

L’araignĂ©e veuve noire est une espĂšce sexuellement dimorphique. Les femelles sont beaucoup plus grandes que les mĂąles, puisqu’elles mesurent jusqu’à 4 centimĂštres, alors que les males sont gĂ©nĂ©ralement deux fois plus petits. La durĂ©e de vie varie Ă©galement : les femelles peuvent vivre jusqu’à 3 ans, tandis que les males ne vivent qu’environ une annĂ©e.
La veuve noire femelle est aussi beaucoup plus agressive et tue souvent le male aprùs l’accouplement. Elle s’accouple avec de nombreux partenaires et peut stocker le sperme dans son organisme et l’utiliser plus tard.

Le cannibalisme sexuel a quelque chose de tabou qui le rend d’autant plus excitant. L’idĂ©e de manger l’autre – ou d’ĂȘtre mangĂ©.e – constitue pour beaucoup un puissant aphrodisiaque.
Le cannibalisme sexuel peut ĂȘtre dangereux et n’est pas adaptĂ© Ă  tout le monde. Mais pour ceux et celles qui veulent explorer ce fantasme sombre et tabou, l’expĂ©rience peut s’avĂ©rer incroyablement Ă©rotique et excitante.

Pour le reste, rien d’extraordinaire, des sphinx de la finance, des codes, des coffres et des montres.

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